Résister par L'Art et la Littérature
LES TRACTS
Les tracts pendant la Seconde Guerre Mondiale sont un moyen de propagande, pour diffuser ses idées et convaincre les gens d'adhérer à vos opinions. Ils peuvent être ou de l'occupation allemande ou alors de la résistance française. C'est une arme psychologique. Les procédés technique sont très simples, et ils étaient les mêmes dans les deux camps (Allemagne-Résistance) même si ils avaient des but totalement différents : la répétition, l'utilisation d'images fortes, la caricature et l'usage de phrases courtes et simples, compréhensibles par tous et faciles à retenir. Ces procédés existe encore aujourd'hui, notamment dans la publicité.
Dès 1940 apparaissent les premiers tracts de la propagande des Alliés. Ils étaient écrits à la main, car les Résistants avaient peu de moyens. Apparaît aussi une presse clandestine, la BIP (Bureau d'Information et de Propagande) en 1942.
Pour diffuser les tracts, les avions britanniques et américains lâchaient par avions des tracts par milliers. Seulement, les tracts étaient récupérés au sol par les policiers allemands, et ils étaient amenés ou aux autorités allemandes ou à la préfecture de la ville dans laquelle ils ont été trouvés. C'était une interdiction de posséder et d'envoyer des tracts anti-allemands, sous peine d'emprisonnement. Cette prise de tract a permis d'en garder et d'en archiver dans les différents départements.

C'est un extrait d'une déclaration de Charles de Gaulle, relayé par les journaux clandestins tels que Libération ou la Voix du Nord. C'est un tract de la résistance, fait par le Mouvement de la Résistance pour des français mais aussi des représentants en faveur du gouvernement de Vichy et des nazis. Les français réclament la fuite des Allemand de leur pays, d'être libre, solidaire et d'avoir une démocratie qui gouverne la France, non un régime autoritaire.

Ce tract est le dernier fait par La Rose Blanche, le très célèbre mouvement de résistance ne Allemagne. Créé par des étudiants (Hans Scholl et Alexander Schmorell) en 1942, il fut le symbole de la résistance allemande contre les nazis. Après la rédaction et la diffusion du tract par le professeur de philosophie des deux jeunes créateurs en février 1943 (capitulation allemande à Stalingrad en URSS° 3 membres de La Rose blanche sont arrêtés par la Gestapo, puis 2 mois plus tard, 3 autres membres sont arrêtés. Cela signe la fin du mouvement résistance allemande.
Traduction :
Étudiantes ! Étudiants !
La défaite de Stalingrad a jeté notre peuple dans la stupeur. La vie de trois cent mille Allemands, voilà ce qu'a coûté la stratégie géniale de ce soldat de deuxième classe promu général des armées. Führer, nous te remercions !
Le peuple allemand s'inquiète : allons-nous continuer de confier le sort de nos troupes à un dilettante ? Allons-nous sacrifier les dernières forces vives du pays aux plus bas instincts d'hégémonie d'une clique d'hommes de parti ? Jamais plus !
Le jour est venu de demander des comptes à la plus exécrable tyrannie que ce peuple ait jamais endurée. Au nom de la jeunesse allemande, nous exigeons de l'État d'Adolf Hitler le retour à la liberté personnelle; nous voulons reprendre possession de ce qui est à nous; notre pays, prétexte pour nous tromper si honteusement, nous appartient.
Nous avons grandi dans un État où toute expression de ses opinions personnelles était impossible. On a essayé, dans ces années si importantes pour notre formation, de nous ôter toute personnalité, de nous troubler, de nous empoisonner. Dans un brouillard de phrases vides, on voulait étouffer en nous la pensée individuelle, et on appelait cette méthode : «formation pour une conception saine du monde». Par le choix du Führer, un choix comme on n'en pouvait faire de plus diabolique et de plus borné à la fois, des hommes sont devenus des criminels sans dieu, sans honte, sans conscience; il en a fait sa suite aveugle, stupide. Ce serait à nous, «travailleurs intellectuels» de régler son compte à cette nouvelle clique de Seigneurs. Des combattants du front sont traités comme des écoliers par des Chefs de groupe, ou des aspirants Gauleiter.
Il n'est pour nous qu'un impératif : lutter contre la dictature ! Quittons les rangs de ce parti nazi, où l'on veut empêcher toute expression de notre pensée politique. Désertons les amphithéâtres où paradent les chefs et les sous-chefs S.S., les flagorneurs et les arrivistes. Nous réclamons une science non truquée, et la liberté authentique de l'esprit. Aucune menace ne peut nous faire peur, et certes pas la fermeture de nos Écoles Supérieures. Le combat de chacun d'entre nous a pour enjeu notre liberté, et notre honneur de citoyen conscient de sa responsabilité sociale.
Liberté et Honneur ! Pendant dix longues années, Hitler et ses partisans nous ont rebattu les oreilles de ces deux mots, comme seuls savent le faire les dilettantes, qui jettent aux cochons les valeurs les plus hautes d'une nation. Ce qu'ils entendent par ces mots, ils l'ont montré suffisamment au cours de ces années où toute liberté, matérielle aussi bien qu'intellectuelle, toute valeur morale furent bafouées. L'effusion de sang qu'ils ont répandue dans l'Europe, au nom de l'honneur allemand, a ouvert les yeux même au plus sot. La honte pèsera pour toujours sur l'Allemagne, si la jeunesse ne s'insurge pas enfin pour écraser ses bourreaux et bâtir une nouvelle Europe spirituelle.
Etudiantes ! Etudiants ! Le peuple allemand a les yeux fixés sur nous ! Il attend de nous, comme en 1813, le renversement de Napoléon, en 1943, celui de la terreur nazie.
Bérésina et Stalingrad flambent à l'Est, les morts de Stalingrad nous implorent !
Nous nous dressons contre l'asservissement de l'Europe par le National-Socialisme, dans une affirmation nouvelle de liberté et d'honneur.