Résister par L'Art et la Littérature
Elsa Barraine
La musique a toujours été un signe de résistance au cours du temps. L'exemple le plus connu est celui de Verdi et son opéra Nabucco. Cet opéra, qui représente des hébreux perdus et esclaves, a eu une connotation actuelle en Italie. En effet, à cette époque, en 1839, la majeure partie de l'Italie est sous occupation autrichienne, et a des libertés restreintes. Les Italiens se sont reconnus dans ces personnages des hébreux, et ce fût l'hymne de l'unification italienne pendant le « Risorgimento ». Plus récemment, nous avons eu le chant des partisans pendant la Seconde Guerre Mondiale, hymne de la Résistance française. Nous voyons donc que la musique est un signe de Résistance passive. Nous allons vous présenter une musicienne qui a œuvré pour la Résistance en France : Elsa BARRAINE.
Elsa BARRAINE est née le 13 février 1910 à Paris. Fille d'un père violoncelliste soliste à l'orchestre de l'Opéra de Paris. Elle se passionne très vite pour la musique et commence a étudié le piano très jeune. En 1919, elle rejoint le Conservatoire de Paris. Elle y suit les cours de composition avec Paul Dukas, d'harmonie avec Jean Gallon, de fugue avec Georges Caussade, d'accompagnement au piano avec A. Estyle. Elle obtient un Premier Prix d'harmonie en 1925 et d'accompagnement au piano en 1927. Enfin, en 1928, elle obtient le second « Prix de Rome » avec son œuvre Heracles à Delpes et le premier prix en 1929 avec La Vierge guerrière, un texte inspiré sur la vie de Jeanne d'Arc. C'est la première femme à obtenir le prix depuis sa création, en 1803. Cette consécration lui permet d'atteindre le rang de Chef d'Orchestre national de la Radiodiffusion française en 1936. Ses œuvres sont inspirées de textes littéraires, comme les textes de Paul Éluard. Lorsque que la Seconde Guerre Mondiale éclate, elle créée avec Roger Désormière et Louis Durey, des militants communistes, le Front National des Musiciens, une organisation de la résistance créée à l’instigation du Parti communiste, en mai 1941.
Le Front National des musiciens est une organisation de résistance en mais 1941, et créée par Elsa BARRAINE et Roger Désomière. C'est une branche du Parti communiste. Le groupe publie en 1942 son propre journal clandestin appelé Musicien d'aujourd'hui. Cette organisation faisait de la résistance passive : leur action principal était de joué devant les Allemands des aires patriotiques, pour montrer qu'ils n'appartiennent pas à l'Allemagne et au régime de Pétain. Le groupe créa alors l'Orchestre des Cadets du Conservatoire pour sauver les jeunes du STO, le service du travail obligatoire. Il créa aussi des œuvres patriotiques inspirés de poèmes d'auteur français, tel que Paul Éluard ou Louis Aragon. Le « quartier général » du groupe se situe à l'Opéra Garnier, et les machinistes de l'Opéra contribuèrent fortement à la Résistance française. Ils distribuaient des tracts, aidaient les juifs, enregistraient des chansons de résistance et participaient aux combats pour la Libération de Paris.
Elsa BARRAINE continua la musique après la Seconde Guerre Mondiale et la fin de la résistance avec la fin du Front National des Musiciens. Elle sera nommé professeur au Conservatoire national supérieur de Paris en 1954 jusqu'en 1975. En 1972 elle est nommée inspectrice des théâtres lyriques nationaux à la Direction de la Musique du ministère de la Culture. Elle mourra le 20 Mars 1999 à Strasbourg.